Les calebasses sont des sortes de tasses à maté. Ce sont elles qu’on emploie pour consommer la boisson, à chaque fois qu’on veut respecter les traditions et les coutumes de la région où l’on a introduit le maté. En fonction des époques et des pays, on a été amené à concevoir différents types de calebasses. Si vous ne connaissez pas les caractéristiques qui les distinguent, vous trouverez dans cet article de nombreuses informations utiles pour vous.
À propos de l’histoire des calebasses
Avant de choisir vos calebasses à maté, il peut être intéressant de mieux comprendre l’histoire de cette tasse unique en son genre.
L’histoire de la calebasse, étroitement liée à celle du maté
Afin de mieux comprendre l’histoire des calebasses, il faut connaître les origines exactes du maté. Celui-ci est né du côté du peuple Guarani en Amérique du Sud, qui était présent sur plusieurs territoires comme le Brésil, le Paraguay, l’Argentine ainsi que l’Uruguay.
Il y a de nombreuses années, le maté, qu’on consommait déjà dans les calebasses, était un véritable rituel faisant intégralement partie des coutumes du peuple Guarani. Considérée comme un authentique cadeau des Dieux, cette boisson était utilisée pour éloigner la fatigue et les humeurs négatives. Aujourd’hui, offrir un maté dans les pays d’Amérique du Sud est un signe d’hospitalité, un geste que l’on réalise souvent pour souhaiter la bienvenue à quelqu’un.
Depuis ses débuts, le maté est servi dans des récipients spécifiques, qu’on appelle justement des calebasses. Les Jésuites, qui vont arriver sur le territoire du peuple Guarani et qui vont réorganiser la production de maté, vont aussi le commercialiser pour la première fois sous la forme de sachets. Cette modernisation n’a pas empêché à de nombreux consommateurs de continuer à respecter les traditions, et à utiliser des calebasses pour élaborer de bons matés.
La fabrication d’une calebasse à maté
Avant d’être un récipient permettant de préparer le maté, la calebasse est le fruit du calebassier. Cette espèce qui pousse surtout sur les sols sableux a besoin d’une bonne dose de soleil et d’humidité pour grandir. Dans ces conditions, elle peut atteindre jusqu’à 9 mètres de hauteur pendant l’été. Dans les différents pays d’Amérique du Sud, la récolte des calebasses se fait après les premières gelées, avant que celles-ci soient séchées et découpées.
Les fruits mûrs sont récoltés et stockés au sec, à l’abri du soleil, pour un processus de déshydratation qui nécessite plusieurs mois. Il est important de noter que les calebasses sont des courges dont les formes peuvent varier : on en trouve des rondes, ovales et d’autres qui arborent un aspect plus irrégulier. C’est parce que les calebasses n’ont pas forcément les mêmes courbes que les tasses fabriquées avec, elles aussi, arborent des styles différents.
On fait toujours en sorte de choisir les calebasses les plus épaisses pour élaborer les récipients, car c’est seulement ainsi qu’on aboutit sur les résultats qu’on souhaite en termes de robustesse et de durabilité. Quand on s’intéresse de plus près à ces objets, on remarque que les calebasses de meilleure qualité sont extrêmement épaisses, à tel point qu’on pourrait croire qu’elles sont faites d’une matière beaucoup plus solide comme le bois.
Une fois qu’on a fabriqué toute la structure de la calebasse, une dernière étape reste primordiale : celle consistant à la décorer. Selon les modèles, on peut réaliser des gravures ou des cerclages, en ajoutant de l’acier inoxydable ou même de l’argent. Certaines calebasses sont également recouvertes de cuir : c’est notamment le cas de torpedo, camionero et de l’impérial, des modèles reconnus pour leur raffinement.
Enfin, avant qu’elle puisse être utilisée, la calebasse doit être « curée » ou « rôdée ». Concrètement, on traite l’intérieur de la courge pour améliorer sa solidité et permettre sa résistance à l’humidité.
Quand on compte le temps de pousse, la durée nécessaire pour fabriquer une calebasse peut aller jusqu’à 2 ans. Cela explique pourquoi il s’agit d’un objet plutôt rare, doté d’un certain prestige.
Quelles alternatives à la calebasse en courge ?
Si vous voulez absolument respecter les traditions sud-américaines quand vous dégustez votre maté, vous devez utiliser une calebasse en courge. Mais vous pouvez aussi effectuer des choix intermédiaires, qui vous permettent de rester un minimum fidèle aux coutumes, tout en vous simplifiant un peu la vie.
En effet, il existe des calebasses artisanales en céramique. Contrairement à celles qui ont été réalisées avec des courges, elles n’ont pas besoin d’être curées avant leur première utilisation. En termes d’aspect, elles ressemblent énormément à la calebasse traditionnelle.
Vous pouvez aussi miser sur la calebasse à maté en bois. Ces produits sont relativement abordables, cela vous permet assez aisément de trouver une calebasse pas trop chère pour votre consommation personnelle (ou pour offrir).
Certains fabricants proposent aussi des kits de découverte du maté, avec une calebasse et même une bombilla, pour s’imprégner des traditions locales.
Comment bien entretenir sa calebasse à maté ?
Une calebasse à maté est un objet plutôt précieux, dont il faut prendre soin pour le garder longtemps avec vous. Quelques conseils méritent d’être partagés, en ce qui concerne son entretien au quotidien.
La courge, une matière première durable
Si votre calebasse en courge a été parfaitement bien curée et que vous en prenez soin, sa durée de vie peut allègrement dépasser les 20 ans. À chaque fois que vous l’avez utilisée pour boire un maté, pensez simplement à bien la vider et la nettoyer à l’eau chaude. Égouttez-la à l’envers pendant une dizaine de minutes, et laissez sécher à l’air libre à l’endroit.
De nombreuses calebasses sont recouvertes de cuir : si c’est le cas de la vôtre, n’oubliez pas que vous devez aussi nourrir cette partie. En parallèle, si vous utilisez une bombilla, celle-ci doit également être nettoyée après chaque usage.
Le cerclage, une partie qui mérite un maximum de soin
On parle parfois de « virole » ou de « boca » pour désigner le cerclage qui entoure la calebasse : il est généralement conçu avec de l’acier inoxydable ou de l’alpaca, parfois même avec de l’argent. Puisque le maté contient des tanins, ces derniers risquent à terme de colorer de manière plus ou moins visible le cerclage, c’est pourquoi il faut veiller à bien en prendre soin.
Prenez un chiffon en microfibre, un tissu doux, de la pierre d’argent et un scotch peu collant (de masquage). En premier lieu, protégez votre tasse avec le scotch de masquage (en effet, les produits utilisés pour nettoyer le cerclage peuvent être agressifs pour votre récipient en courge ou sa couverture en cuir).
Frottez légèrement le cerclage, après avoir appliqué de la pierre d’argent avec un chiffon. Laissez poser environ deux minutes avant de rincer à l’eau. Puis, retirez toute l’humidité avec votre microfibre.
Le cuir, un élément à nourrir
Pour nourrir le cuir d’une calebasse, il suffit d’utiliser une simple huile d’olive de bonne qualité. Déposez quelques gouttes sur un chiffon et appliquez sur le cuir. Laissez reposer pour que le cuir s’imprègne totalement de l’huile, et pensez à renouveler ce travail idéalement une fois toutes les deux semaines.
À chaque fois que vous nettoyez ou rincez votre tasse, veillez à éviter tout contact entre l’eau et le cuir. Ne laissez jamais l’humidité stagner sur cette partie sensible, qui ne supporte pas bien l’eau.
La bombilla, un accessoire qui peut être taché
Les tanins du maté ne sont pas redoutables seulement pour le cerclage de votre tasse : ils peuvent aussi endommager votre bombilla. Vous devez bien la rincer à l’eau après chaque utilisation. Vous pouvez lui redonner toute sa brillance avec de la pierre d’argent, comme vous l’avez déjà fait pour votre cerclage en acier inoxydable ou alpaca.
Les principaux critères pour choisir une calebasse à maté
La matière première
Vous pouvez opter pour une calebasse en courge si vous voulez totalement respecter les traditions. Mais si vous n’avez pas envie de curer votre tasse avant sa première utilisation et que vous cherchez une alternative moins contraignante à entretenir, vous pouvez choisir la calebasse en céramique. Elle est plus fragile, mais très hygiénique et facile à nettoyer. Le bois présente l’avantage d’être plus solide et plus authentique. Vous pouvez aussi vous procurer une calebasse en verre, très simple à manipuler et à entretenir. Elle est globalement plus fragile, mais il existe des variantes plus solides, couvertes de cuir.
La fabrication des calebasses à maté s’est largement répandue dans nos sociétés récemment. Ainsi, on peut en trouver en silicone, en bambou et même en plastique.
La capacité
Les calebasses n’ont pas toutes le même volume : les plus petites ont une capacité d’environ 100 mL, et les plus grandes atteignent 50 cL. La taille dépend de vos habitudes de consommation et de votre utilisation.
Le prix
Les tarifs des calebasses varient énormément : les plus simples coûtent une dizaine d’euros, tandis que les modèles de collection peuvent dépasser allègrement les 100 €.
Le maté peut sans aucun souci être consommé dans une tasse classique. Cependant, si vous aimez l’idée de respecter les traditions, n’hésitez pas à vous offrir une calebasse, vous en trouverez forcément une qui répond à toutes vos attentes.
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